Depuis que je t'ai laissée, je ne me sens pas mieux. Je ne suis pas plus heureux. J'ai la conscience aiguë de ma solitude, parce qu'avant je te croyais avec moi.
Je ne t'ai pas entièrement exorcisée de mon esprit, de mon âme. Tu n'y es plus présente et mon esprit ne tend plus vers toi. Il se projette bien plutôt vers un vide étouffant. Mais dans la sensation qui est plus forte que le souvenir, dans une odeur, un lieu ou une musique, tu réapparais, plus forte que l'image née de la pensée. Spectre étouffant.
Ton souvenir, je le détruis. Petit à petit, dans le déni, dans l'oubli volontaire, dans la perte consciente et méthodique du passé. J'ai moins de souvenirs de mes six mois en Thuringe que de la semaine que j'ai passée à l'île d'Yeu avec mes amis; parce que j'ai méthodiquement supprimés tous les détails de cette ère... Tu peux être sûre qu'il en sera de même avec nos souvenirs... Est-ce une menace? Et envers qui serait-elle proférée? Qui s'en jugerait touché? Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une menace... Plutôt d'une résolution que je proclame par devers le passé, contre un fantôme qui hante mes nuits et mes sommeils si lourds... contre ce que je fus.
Nulle marque d'hostilité, de rancune ou de haine. Juste la recherche subtile de ce sentiment, l'indifférence, qui ne rend point plus heureux mais préserve des tourments affreux de l'amour. Ces tourments, pardon, n'ont rien à voir avec l'amour. Ils ne sont qu'obsession... Tu étais devenue une obsession pour moi... Et charge à moi de m'exorciser de ta présence, si forte, si inaccessible, si inexpugnable, si enivrante, si réjouissante, si amoureuse, si passée, si démente, car je t'aimais...
Quel gâchis le premier amour d'un coeur représente-t-il! Le véritable premier amour, je parle. La première obsession. La première souffrance pure et authentique! Tant de signes me ramènent à toi, tant de raison m'en libère...
lundi 4 août 2008
lundi 7 juillet 2008
elen sila lumeni omentielvo, mellon, mellon
Tu ne sais pas ce que
C’est d’être amoureux pour la première fois
Les riens les touts d’une vie sans reflets
Qui soudain prennent
Les mille éclats du soleil sur l’eau
***
Tu pleures et je
Me lamente sur l’or coulé pour rien
La folie des heurs d’été dans un souvenir
Et les espoirs
Les espérances, gâchées
***
Et les douleurs absoutes
Dans l’alcool et l’ivresse et la peur furieuse
Des heures vaines
Où je souffrais ta peau
Tes cheveux ton visage tes yeux ton sourire, ta lumière
***
Rentrant seul chez moi
Solitaire et misérable être perdu d’amour
Et pauvre place froide
Où ma vie se consume dans l’oubli
Et le souvenir…
***
Rien d’autre que toi, et sans toi
Mon âme s’abîme
Dans le souvenir
Je maudis les pages sourdes où je te mourais
De ne t’avoir connue
***
Maintenant je me recroqueville, souvenir
Et l’espoir est mort oublié
Noire est l’abysse où
Gis le moribond.
Je gis je vis de toi je meurs par toi je survis, pour toi
***
Rien, rien, rien, rien, rien, tout est de toi
Je voudrais crier le jour dans ma nuit
La lumière brille moins que l’obscur
Eclat de l’ombre. Enveloppe-moi une dernière fois et jetons-nous dans le néant
C’est d’être amoureux pour la première fois
Les riens les touts d’une vie sans reflets
Qui soudain prennent
Les mille éclats du soleil sur l’eau
***
Tu pleures et je
Me lamente sur l’or coulé pour rien
La folie des heurs d’été dans un souvenir
Et les espoirs
Les espérances, gâchées
***
Et les douleurs absoutes
Dans l’alcool et l’ivresse et la peur furieuse
Des heures vaines
Où je souffrais ta peau
Tes cheveux ton visage tes yeux ton sourire, ta lumière
***
Rentrant seul chez moi
Solitaire et misérable être perdu d’amour
Et pauvre place froide
Où ma vie se consume dans l’oubli
Et le souvenir…
***
Rien d’autre que toi, et sans toi
Mon âme s’abîme
Dans le souvenir
Je maudis les pages sourdes où je te mourais
De ne t’avoir connue
***
Maintenant je me recroqueville, souvenir
Et l’espoir est mort oublié
Noire est l’abysse où
Gis le moribond.
Je gis je vis de toi je meurs par toi je survis, pour toi
***
Rien, rien, rien, rien, rien, tout est de toi
Je voudrais crier le jour dans ma nuit
La lumière brille moins que l’obscur
Eclat de l’ombre. Enveloppe-moi une dernière fois et jetons-nous dans le néant
ami
Il est temps de
Partir. Là où
Je ne bois plus l’eau aigre
Du remord
Brille étoile sur mon chemin
N’êtes-vous pas mortes
?
Pourtant, je vous entends
Murmure de feuilles rousses
Souffle passé sur mon chemin
Compagnon
Ton cœur vaillant s’effrite
Ici, ailleurs
Tu n’est pas l’ami de toujours
Reste présence en mon chemin
Partir. Là où
Je ne bois plus l’eau aigre
Du remord
Brille étoile sur mon chemin
N’êtes-vous pas mortes
?
Pourtant, je vous entends
Murmure de feuilles rousses
Souffle passé sur mon chemin
Compagnon
Ton cœur vaillant s’effrite
Ici, ailleurs
Tu n’est pas l’ami de toujours
Reste présence en mon chemin
??? vivre tue!
Immobile face au
Nous passé, perdu
Je me tiens à présent tel la pierre
Morte de notre amour,
Et je pleure seul.
Comment aurais-je pu croire
A nous, à ce roman si beau ?
Si par un soir béni
Ta main effleurant mon cœur
N’y avait cueilli mon âme.
Et dans l’averse et le chemin banal
Où nous croisâmes nos yeux
Et dans la fosse aux échos assourdis
Où nous croisâmes nos lèvres
Engourdies
Je sus par un fol éclat destiné
Que j’étais voué à toi
Je connus la passion immédiate et ravageuse
Je te vis en moi habiter mon âme
Mon amour pour toi n’avait plus de fin
Pourquoi demeurer dans le silence
Je t’aime et tu l’ignores
Je ne veux pas que tu le saches,
Mais je meurs de te le cacher.
Ô toi sans nom, nom interdit
Sans passion ma vie a passé
Mais je t’ai connue, c’était tout et c’était si beau
Nous passé, perdu
Je me tiens à présent tel la pierre
Morte de notre amour,
Et je pleure seul.
Comment aurais-je pu croire
A nous, à ce roman si beau ?
Si par un soir béni
Ta main effleurant mon cœur
N’y avait cueilli mon âme.
Et dans l’averse et le chemin banal
Où nous croisâmes nos yeux
Et dans la fosse aux échos assourdis
Où nous croisâmes nos lèvres
Engourdies
Je sus par un fol éclat destiné
Que j’étais voué à toi
Je connus la passion immédiate et ravageuse
Je te vis en moi habiter mon âme
Mon amour pour toi n’avait plus de fin
Pourquoi demeurer dans le silence
Je t’aime et tu l’ignores
Je ne veux pas que tu le saches,
Mais je meurs de te le cacher.
Ô toi sans nom, nom interdit
Sans passion ma vie a passé
Mais je t’ai connue, c’était tout et c’était si beau
le grand pourquoi...
pourquoi six mois d'allégresse
quand tout finit si vite
et que les feuilles à peines vertes chutent
déjà fanées...
les racines noircies
épuisées
meurent aussi
quant à moi je (re)deviens de la boue froide et triste
lune si belle et morne jour
sur ma peau desséchée se fixent les étoiles
le soleil ni la mort ne se regardent fixement,on se détourne de l'amour...
prison de mon âme
qui jadis était libre et qui maintenant,
anéantie
se dessèche
***
mais qu'est-ce? une brise claire
qui me caresse
comme l'alcool sur les plaies
apportes-tu le soulagement dans les cris?
pour payer le prix tu dois te souvenir
et renoncer
soit. j'accepte.
alors viens, lève-toi.
en route
quand tout finit si vite
et que les feuilles à peines vertes chutent
déjà fanées...
les racines noircies
épuisées
meurent aussi
quant à moi je (re)deviens de la boue froide et triste
lune si belle et morne jour
sur ma peau desséchée se fixent les étoiles
le soleil ni la mort ne se regardent fixement,on se détourne de l'amour...
prison de mon âme
qui jadis était libre et qui maintenant,
anéantie
se dessèche
***
mais qu'est-ce? une brise claire
qui me caresse
comme l'alcool sur les plaies
apportes-tu le soulagement dans les cris?
pour payer le prix tu dois te souvenir
et renoncer
soit. j'accepte.
alors viens, lève-toi.
en route
mardi 25 mars 2008
C'est l'homme
Deux choses sont essentielles pour vivre :
Savoir qu’on peut être aimé
Savoir qu’on va mourir
Tout le reste se rapporte, avec moins d’intensité, à ces deux conditions. Celui qui les intériorise toutes les deux, celui-là vit heureux et à l’abri.
On pourrait dire également :
Savoir qu’on peut aimer
Savoir que les autres mourront
Mais cela nous enferme dans un carcan de désespoir, de défaitisme. Nous abrite d’un péril et nous expose à un autre.
Il faut sinon comprendre celle-là, plus complexe :
Savoir qu’on peut être l’autre
Et là, tout est dit.
pourtant
Savoir qu’on peut être aimé
Savoir qu’on va mourir
Tout le reste se rapporte, avec moins d’intensité, à ces deux conditions. Celui qui les intériorise toutes les deux, celui-là vit heureux et à l’abri.
On pourrait dire également :
Savoir qu’on peut aimer
Savoir que les autres mourront
Mais cela nous enferme dans un carcan de désespoir, de défaitisme. Nous abrite d’un péril et nous expose à un autre.
Il faut sinon comprendre celle-là, plus complexe :
Savoir qu’on peut être l’autre
Et là, tout est dit.
pourtant
mardi 26 février 2008
écrit dans l'alcool
aux confins de la nuit, j'entends
braire l'âne et l'éléphant
mais les visions de mon âme
n'égalent pas ta voix à laquelle je me pâme
pourtant à la frontière étroite de mes sens
je perçois infinie, pure et pourtant sans
vérité ton souvenir comme un vieux rêve
dessiner dans mes yeux l'amitié qui se lève
et, transfuge aux échos d'un bel et tendre amour
je meurs à ton image, enfin, mais sans retour
braire l'âne et l'éléphant
mais les visions de mon âme
n'égalent pas ta voix à laquelle je me pâme
pourtant à la frontière étroite de mes sens
je perçois infinie, pure et pourtant sans
vérité ton souvenir comme un vieux rêve
dessiner dans mes yeux l'amitié qui se lève
et, transfuge aux échos d'un bel et tendre amour
je meurs à ton image, enfin, mais sans retour
samedi 12 janvier 2008
ô ma Clémence
je t'aime je t'aime je t'aime ô ma Clémence
tu ne sais pas à quel point, et combien je t'ai aimé, et comme tu avais creusé dans mon coeur un espace réservé à toi, comme tu avais modelé mon coeur en fonction de toi
maintenant la place est vide, désespéré mon coeur se projette vers toi. avant, quand tu m'aimais aussi, il trouvait une réponse, un écho, mais maintenant le silence brise son cri terrible.
ô ma Clémence, tu as pris une telle place en moi, comment puis-je imaginer vivre sans le contact permanent avec ton âme, comment puis-je vivre coupé de toi?
tu ne sais pas à quel point, et combien je t'ai aimé, et comme tu avais creusé dans mon coeur un espace réservé à toi, comme tu avais modelé mon coeur en fonction de toi
maintenant la place est vide, désespéré mon coeur se projette vers toi. avant, quand tu m'aimais aussi, il trouvait une réponse, un écho, mais maintenant le silence brise son cri terrible.
ô ma Clémence, tu as pris une telle place en moi, comment puis-je imaginer vivre sans le contact permanent avec ton âme, comment puis-je vivre coupé de toi?
lundi 25 juin 2007
Lille
Il me faut maintenant partir. Prendre un chemin que je veux sans retour. Je ne dois pas me retourner, car le passé m'attire et m'absorbe, il me dévore...
Lille, O Lille! Tes cheminées de briques s'élevant au-dessus de ton épaisse et sombre silhouette, te confèrent une beauté si brutale! Lille, O Lille! Que faut-il pour te séduire, dois-je verser mon sang dans le réceptacle de tes rues infectes? Dois-je apporter ma tête en dépôt de ma fidélité, la jeter aux abîmes, et précipiter mon corps à sa suite?
Image infâme de la ville cosmopolite où s'entremêlent les conditions les plus ignobles, Paris n'offre aux jeunes âmes qu'une soif inextinguible de vie... qui les achève. Métropole mortifère où dégénèrent les meilleurs corps, la meilleure vie, je te hais!
Lille, O Lille! Tu verses la vie aux assoiffés avec l'excès des bienfaiteurs exaltés! La vie, l'amour de la vie, se reflète dans la teinte pourpre de tes millions de briques, dans tes cheminées qui, telles d'immenses temples phalliques, invitent à faire exploser la vie! Les vapeurs de vin s'élevant dans tes ruelles le soir se mêlent à l'âpre exalhaison des haleines enivrées, et composent un parfum qui m'est doux...
Lille, O Lille... Salut de ma Khâgne!
Lille, O Lille! Tes cheminées de briques s'élevant au-dessus de ton épaisse et sombre silhouette, te confèrent une beauté si brutale! Lille, O Lille! Que faut-il pour te séduire, dois-je verser mon sang dans le réceptacle de tes rues infectes? Dois-je apporter ma tête en dépôt de ma fidélité, la jeter aux abîmes, et précipiter mon corps à sa suite?
Image infâme de la ville cosmopolite où s'entremêlent les conditions les plus ignobles, Paris n'offre aux jeunes âmes qu'une soif inextinguible de vie... qui les achève. Métropole mortifère où dégénèrent les meilleurs corps, la meilleure vie, je te hais!
Lille, O Lille! Tu verses la vie aux assoiffés avec l'excès des bienfaiteurs exaltés! La vie, l'amour de la vie, se reflète dans la teinte pourpre de tes millions de briques, dans tes cheminées qui, telles d'immenses temples phalliques, invitent à faire exploser la vie! Les vapeurs de vin s'élevant dans tes ruelles le soir se mêlent à l'âpre exalhaison des haleines enivrées, et composent un parfum qui m'est doux...
Lille, O Lille... Salut de ma Khâgne!
dimanche 8 avril 2007
Vingt ans
Le vieillard envieux de nos jeunes visages
Et de nos muscles vifs, et de notre vigueur,
Et de nos fols éclats dont nul ne tient rigueur,
Murmure: "Tel je fus, lorsque j'avais leur âge!"
Et de sortir sans joie du coffre de sa vie
Quelque vieux souvenir, terni et poussiéreux.
"J'avais vingt ans! c'est loin, c'était des temps heureux
C'était des temps de fête! jeunesse, on t'a ravie!"
Ainsi gémit l'aïeul, comme le pauvre cygne
Au crépuscule blanc de ses jours engloutis.
Misère des vieux coeurs où tout coeur aboutit!
A ces affres morbides leur âge les assigne...
Et de nos muscles vifs, et de notre vigueur,
Et de nos fols éclats dont nul ne tient rigueur,
Murmure: "Tel je fus, lorsque j'avais leur âge!"
Et de sortir sans joie du coffre de sa vie
Quelque vieux souvenir, terni et poussiéreux.
"J'avais vingt ans! c'est loin, c'était des temps heureux
C'était des temps de fête! jeunesse, on t'a ravie!"
Ainsi gémit l'aïeul, comme le pauvre cygne
Au crépuscule blanc de ses jours engloutis.
Misère des vieux coeurs où tout coeur aboutit!
A ces affres morbides leur âge les assigne...
samedi 24 février 2007
Ode à un médiocre professeur
Imaginerait-on les plus grands célébrés
Par un fat, par un sot, par un coquin lettré?
Pourtant dans un collège, ma foi fort respectable
Enseigne par erreur un drôle abominable
Qui, par toutes les voix de l'endroit consacré,
Veut sacrifier les Lettres à sa médiocrité.
Par lui tous sont passés, pas un n'a survécu;
Le nombre des victimes sans cesse s'est accru.
Une stèle en un lieu célèbre leur mémoire,
Ainsi que du faquin le sinistre grimoire.
La liste, hélas, est longue, et un oeil averti
Reconnaît aisément les noms dessus sertis:
Lhermite, Baudelaire, Ionesco, Racine
La Bruyère, Balzac, Maupassant, Lamartine
Beaumarchais, Aragon, Stendhal, Victor Hugo
Musset, Ronsard, Prevost, Proust, Céline et Rimbaud!
La liste est longue comme notre littérature,
Des génies que le monstre s'offrit en pâture.
Mais sur le monument de marbre et de granit
Grimpe comme le lierre, verdoyant parasite
Une liste innombrable de noms inconnus,
Sacrifiés sur l'autel de la bête cornue.
Car le monstre assoiffé qui commet ces carnages
De génies, de poètes, en bon anthropophage,
Prend des hypokhâgneux pour son apéritif,
Et en reprend encore, parfois au digestif!
Combien d'étudiants et de vocations
Devront encor subire cette persécution?
Par un fat, par un sot, par un coquin lettré?
Pourtant dans un collège, ma foi fort respectable
Enseigne par erreur un drôle abominable
Qui, par toutes les voix de l'endroit consacré,
Veut sacrifier les Lettres à sa médiocrité.
Par lui tous sont passés, pas un n'a survécu;
Le nombre des victimes sans cesse s'est accru.
Une stèle en un lieu célèbre leur mémoire,
Ainsi que du faquin le sinistre grimoire.
La liste, hélas, est longue, et un oeil averti
Reconnaît aisément les noms dessus sertis:
Lhermite, Baudelaire, Ionesco, Racine
La Bruyère, Balzac, Maupassant, Lamartine
Beaumarchais, Aragon, Stendhal, Victor Hugo
Musset, Ronsard, Prevost, Proust, Céline et Rimbaud!
La liste est longue comme notre littérature,
Des génies que le monstre s'offrit en pâture.
Mais sur le monument de marbre et de granit
Grimpe comme le lierre, verdoyant parasite
Une liste innombrable de noms inconnus,
Sacrifiés sur l'autel de la bête cornue.
Car le monstre assoiffé qui commet ces carnages
De génies, de poètes, en bon anthropophage,
Prend des hypokhâgneux pour son apéritif,
Et en reprend encore, parfois au digestif!
Combien d'étudiants et de vocations
Devront encor subire cette persécution?
jeudi 22 février 2007
Chimères assassines
Ah! Que je souffre!
O mon ami,
Vois-tu le gouffre
où je gémis?
Ecoute dans ton âme
Les pleurs d'un coeur déçu,
Prisonnier des flammes
A tout jamais déchu!
Ma liberté, je l'ai perdue
En entrant dans cette prépa;
Ma jeunesse, je l'ai vendue
Moi non plus je ne savais pas!
Tout jeune alors, j'avais de la jeunesse
L'enthousiasme et l'âpre passion;
Si jeune, hélas, j'avais cette faiblesse
De croire en l'homme, en sa compassion!
Les maudits m'ont vanté leurs études frivoles,
Pour attirer à eux l'innocent lycéen;
"Regarde, mon enfant, où mène cette école:
Aux Gloires éternelles, au céleste Examen!"
J'ai contemplé le mirage admirable,
Et j'ai saisi la main qu'on me tendait;
Que n'ai-je vu la serre épouvantable,
Qui dans l'abîme atroce m'entraînait!
Seul dans la nuit, je m'écrie:
"Où est le jour? où est l'espoir?"
Le silence me terrifie
Comme le vent, glacial et noir.
J'ai brûlé la chandelle
Trop vite, et j'ai payé
Une peine éternelle
Pour un rêve insensé!
Si je t'inspire
Un peu d'émoi,
Fuis donc le pire:
Fuis la prépa!
O mon ami,
Vois-tu le gouffre
où je gémis?
Ecoute dans ton âme
Les pleurs d'un coeur déçu,
Prisonnier des flammes
A tout jamais déchu!
Ma liberté, je l'ai perdue
En entrant dans cette prépa;
Ma jeunesse, je l'ai vendue
Moi non plus je ne savais pas!
Tout jeune alors, j'avais de la jeunesse
L'enthousiasme et l'âpre passion;
Si jeune, hélas, j'avais cette faiblesse
De croire en l'homme, en sa compassion!
Les maudits m'ont vanté leurs études frivoles,
Pour attirer à eux l'innocent lycéen;
"Regarde, mon enfant, où mène cette école:
Aux Gloires éternelles, au céleste Examen!"
J'ai contemplé le mirage admirable,
Et j'ai saisi la main qu'on me tendait;
Que n'ai-je vu la serre épouvantable,
Qui dans l'abîme atroce m'entraînait!
Seul dans la nuit, je m'écrie:
"Où est le jour? où est l'espoir?"
Le silence me terrifie
Comme le vent, glacial et noir.
J'ai brûlé la chandelle
Trop vite, et j'ai payé
Une peine éternelle
Pour un rêve insensé!
Si je t'inspire
Un peu d'émoi,
Fuis donc le pire:
Fuis la prépa!
Point de vue
Le soir tombe et déjà les ténèbres me pressent,
Dérobant à mes yeux le spectacle enivrant
De la vallée muette à laquelle je laisse
Ces heures solitaires, ce bonheur en suspens.
Je promène un regard absent sur ce spectacle
Qui s'offre en démesure à mon âme ébahie,
Recueillant force et calme dans ce réceptacle
Des beautés de l'automne avant le froid, la nuit.
Alors que nostalgique et transi je repars
Quittant ce point de vue des beautés vespérales,
J'entends au loin tinter, comme pour mon départ,
Les cloches d'angélus au silence fatales.
Dérobant à mes yeux le spectacle enivrant
De la vallée muette à laquelle je laisse
Ces heures solitaires, ce bonheur en suspens.
Je promène un regard absent sur ce spectacle
Qui s'offre en démesure à mon âme ébahie,
Recueillant force et calme dans ce réceptacle
Des beautés de l'automne avant le froid, la nuit.
Alors que nostalgique et transi je repars
Quittant ce point de vue des beautés vespérales,
J'entends au loin tinter, comme pour mon départ,
Les cloches d'angélus au silence fatales.
Du refoulement littéraire et poétique en particulier
Une foule de choses assiège mon esprit
Que je ne sais transcrire, par manque de génie
Et aux portes scellées de mon inspiration,
S'entassent ces rebus, pleins de frustrations!
Quand par hasard s'entr'ouvre la porte toujours close,
C'est alors la débauche des vers et de la prose
Et je renonce, honteux, à coucher sur le blanc
Ces lignes que la Muse m'inspire en un élan!
Mais parfois acculé par la masse grouillante
Des vers impatients,
Je les vomis sur feuille, ô masse épuisante,
Bien maladroitement!
Que je ne sais transcrire, par manque de génie
Et aux portes scellées de mon inspiration,
S'entassent ces rebus, pleins de frustrations!
Quand par hasard s'entr'ouvre la porte toujours close,
C'est alors la débauche des vers et de la prose
Et je renonce, honteux, à coucher sur le blanc
Ces lignes que la Muse m'inspire en un élan!
Mais parfois acculé par la masse grouillante
Des vers impatients,
Je les vomis sur feuille, ô masse épuisante,
Bien maladroitement!
Ballade urbaine
Dans le chaos immense de la Révolution,
Dans les tas d'innocents expirant en un râle,
Dans les âcres volutes gerbées par les canons,
Dans le coeur de Paris, sanglante capitale!
Des félons apatrides, ennemis de la France
Substituant à Dieu l'idole de la Mort
Accomplissent en choeur l'ancienne vengeance
Du Monstre aux yeux d'airain qui jamais ne s'endort.
Le sang coule, aigre fruit de leur égarement
Récolté au fusil dans des bruits de tonnerre,
L'inconscience humaine ainsi transfigurant
L'essence de la vie en carburant des guerres!
Je m'avance, oublieux de la mort et du bruit
Ne songeant point à moi mais à l'humanité
Qui dans ces boulevards, de jour comme de nuit
S'enfonce encore un peu sous notre iniquité!
Dans les tas d'innocents expirant en un râle,
Dans les âcres volutes gerbées par les canons,
Dans le coeur de Paris, sanglante capitale!
Des félons apatrides, ennemis de la France
Substituant à Dieu l'idole de la Mort
Accomplissent en choeur l'ancienne vengeance
Du Monstre aux yeux d'airain qui jamais ne s'endort.
Le sang coule, aigre fruit de leur égarement
Récolté au fusil dans des bruits de tonnerre,
L'inconscience humaine ainsi transfigurant
L'essence de la vie en carburant des guerres!
Je m'avance, oublieux de la mort et du bruit
Ne songeant point à moi mais à l'humanité
Qui dans ces boulevards, de jour comme de nuit
S'enfonce encore un peu sous notre iniquité!
Enfances
Dans un bois de Champagne isolé et charmant,
Repose le hameau de ma plus belle enfance:
Quelques maisons de pierre où le lierre s'élance,
La mare verte et tiède, le jardin des enfants.
Dans ce lointain refuge ou ce havre dormant,
J'ai connu le bonheur, ignoré la souffrance;
Nous avions des bois l'étroite surveillance
Quand nous jouions; son silence en nous endormant.
Mais la grande nuit tombe et je perds la mémoire
Mon passé comme un rêve me hante et me fuit
Que me font les honneurs, la fortune et la gloire
Quand le meilleur de moi gît au fond de la nuit!
Ah! souvenir, restez! sans vous je suis perdu
Votre éclat me guide jusque dans l'inconnu...
Repose le hameau de ma plus belle enfance:
Quelques maisons de pierre où le lierre s'élance,
La mare verte et tiède, le jardin des enfants.
Dans ce lointain refuge ou ce havre dormant,
J'ai connu le bonheur, ignoré la souffrance;
Nous avions des bois l'étroite surveillance
Quand nous jouions; son silence en nous endormant.
Mais la grande nuit tombe et je perds la mémoire
Mon passé comme un rêve me hante et me fuit
Que me font les honneurs, la fortune et la gloire
Quand le meilleur de moi gît au fond de la nuit!
Ah! souvenir, restez! sans vous je suis perdu
Votre éclat me guide jusque dans l'inconnu...
Inscription à :
Articles (Atom)